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Man’s Life Is This Meat (Parton Press, 1936)

LA VIE DE L’HOMME EST CETTE VIANDE
Man’s Life Is This Meat


DAVID GASCOYNE


recueil bilingue - bilingual book
Traduit de l’anglais par Blandine Longre
Avec des autotraductions de David Gascoyne
Postface de Will Stone​

Isbn 9782919582036 – 2016 – 144 pages – 15 €

David Gascoyne (1916-2001), l’un des grands poètes britanniques du XXe siècle, est l’auteur de plusieurs recueils – dont Roman Balcony, le premier, paraît alors qu’il n’est âgé que de 16 ans. Il lit très tôt Rimbaud et les surréalistes, puis, à partir de 1933, lors de ses séjours en France, fréquente de nombreux artistes et écrivains (dont Breton, Dalí, Ernst, Éluard…) avant de lier amitié avec Benjamin Fondane, qui lui fera découvrir la philosophie de Léon Chestov, et avec Pierre Jean Jouve, dont l’œuvre le marquera durablement et à laquelle il devra la découverte de Hölderlin. D’abord influencé par le surréalisme (on lui doit le premier ouvrage en anglais consacré au surréalisme français ainsi que le « Premier Manifeste Anglais du Surréalisme »), Gascoyne s’en détache dès la fin des années 1930 pour se consacrer à une poésie à tendance humaniste et spirituelle (Breton lui-même, jugeant ses écrits trop « catholiques », l’« excommuniera » du groupe des surréalistes en 1947). Le recueil Man’s Life Is This Meat, publié en mai 1936 et proposé pour la première fois en français dans son intégralité (le complète un choix de poèmes écrits à la même époque, dont certains traduits par Gascoyne lui-même), appartient bien à la période surréaliste de David Gascoyne, mais témoigne déjà d’une originalité saisissante et d’une imagination hors du commun : marqué par une profonde angoisse existentielle, il comprend des poèmes sculpturaux, crépusculaires, empreints d’un mysticisme prophétique et tourmenté qui participe de l’œuvre visionnaire à venir.

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Du même auteur, chez le même éditeur
Pensées Nocturnes (Night Thoughts)
Traduction de Michèle Duclos, Postface de Roger Scott, 2016.

Voir également
David Gascoyne et la fonction prophétique (David Gascoyne and the Prophetic Role) de Kathleen Raine, traduction de Michèle Duclos, 2017.

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David Gascoyne (1916-2001), one of the great British poets of the 20th century, is the author of several collections—the first one, Roman Balcony, was published when he was only 16 years old; still in his teens, he began to read Rimbaud and the Surrealists, then, from 1933 onwards, while staying in France, he met a number of artists and writers (Breton, Dali, Ernst, Éluard…) before befriending Benjamin Fondane (through whom he discovered the philosophy of Léon Chestov) and the French poet Pierre Jean Jouve, whose work made a deep impression on him—thanks to this writer, Gascoyne discovered Hölderlin’s work. At first influenced by Surrealism (he wrote the first book in English dedicated to this French movement and the “First Manifesto of English Surrealism”), Gascoyne moved away from it by the late 1930s to write a more humanistic and spiritual poetry (Breton himself, judging his writings too “catholic”, “excommunicated” him from the surrealist group in 1947). Man’s Life Is This Meat, a collection published in May 1936 and presented here for the first time in French in its entirety (in addition with a selection of other poems that Gascoyne self-translated), certainly belongs to his surrealist period, but also bears testimony to his already startling originality and rare imagination: marked by a deep existential angst, it includes sculptural and crepuscular poems, fraught with a prophetic, tormented mysticism which heralds his future visionary work.

La vie de l'homme est cette viande, Man's Life is This Meat, David Gacoyne, contents / sommaire

Beyond that savage pretence of knowledge
Beyond that posture of oblivious dream
Into the divided terrain of anguish
Where one walks with bound hands
Where one walks with knotted hair
With eyes searching the zenith
Where one walks like Sebastian

(«Purified Disgust»)

 

But the last head is safe in its vegetable dome:
The last head is wrapped in its oiled silk sheath,
While the pale tepid flame of its ichorous brain
Consumes all its body’s dry shells.

(«The Last Head»)

© Estate of David Gascoyne

© B. Longre pour la traduction

Au-delà de ce simulacre sauvage du savoir
Au-delà de cette posture de rêve oublieux
Dans le terrain morcelé de l’angoisse
Où l’on marche les mains liées
Où l’on marche les cheveux emmêlés
En fouillant des yeux le zénith
Où l’on marche comme Sébastien

(« Dégoût Purifié » 1935)

Mais la dernière tête est à l’abri dans son dôme végétal :
La dernière tête est enveloppée dans son fourreau de soie huilée,
Tandis que la flamme tiède et pâle de son cerveau ichoreux
Consume toutes les coquilles sèches de son corps. 

(« La Dernière Tête » 1936)

Dans la presse

recension de Gérard-Georges Lemaire, Cahier Critique de Poésie, novembre 2016

 

David Gascoyne (1916-2001) n’est pas très connu en France. Il faut dire que le surréalisme en Grande-Bretagne n’a pas suscité un grand intérêt chez nous et que donc la polémique d’André Breton avec le jeune poète n’a pas ému grand monde. Et pourtant voilà quelqu’un d’intéressant, qui a traduit un nombre prodigieux de livres en anglais de Breton à Paul Eluard, de Pierre-Jean Jouve à Dalì, qui a laissé une œuvre poétique importante, mais aussi un journal et des ouvrages écrits en français. Ce recueil est en fait une anthologie qui va des années trente aux années quarante, avec en annexe le Premier manifeste anglais du surréalisme. Voilà donc une excellente occasion de découvrir la nature de sa poésie. Le premier poème est celui qui a donné son titre à ce volume. Une chose est frappante : il y a une obsession du rapport au corporel, à ce qui est vivant, qui nous attire ou nous repousse dans sa crudité, et qui est loin de la poésie surréaliste française. Ses poèmes ont quelque chose de démesuré et de monstrueux, qui fait penser aux peintures de Bacon. Le monde qu’il dépeint est ambigu et malsain (il n’est que de lire « Dégoût purifié »). Et quand il compose un poème à la gloire de Dalì, leurs deux univers semblent parfaitement s’épouser. Par la suite, si son inspiration onirique et fantastique ne se tarit pas, son style a tendance à s’assagir, mais sans revenir en arrière. Les poèmes de 1932 à 1935 qu’il avait mis de côté sont plus courts, plus dépouillés, d’une écriture plus fluide et serrée. Les « autotraductions » des Metaphysical Poemssont remarquables. C’est une œuvre absolument originale et qui mériterait d’être examinée avec plus de soin car elle a une force expressive rare et une beauté dérangeante bien à soi.

Chronique de Michèle Duclos (revue Traversées, mars 2017)

Le lecteur s’attendant sur l’invitation du titre à pénétrer dans les forêts de textes obscurs sera surpris de rencontrer des poèmes courts divisés en strophes même irrégulières dans une versification proche du « sprung rhythm » défendu par Hopkins c’est-à-dire dans le plus pur rythme lyrique d’une belle prose. Un rythme lyrique remarquablement rendu par la traduction qui recrée des poèmes dans une parfaite fidélité. Si leur sens n’en est pas immédiat, les images aux nombreuses couleurs et les paysages évoquent Rimbaud plus que Breton. Telle « La froide et renonçante beauté de ceux qui mourraient/pour soustraire leur amour aux doigts méprisants de la catin »… Eluard n’est pas loin, sans copier : « La mer est une bulle dans une tasse de sel / La terre un grain de sable dans une minuscule coquille / La terre est bleue ».
Pour lire l’article

David Gascoyne et le surréalisme en Angleterre, un article de Dominique Rabourdin (En attendant Nadeau, juin 2016)

Black Herald Press, éditeur bilingue de poésie et de la revue The Black Herald, propose aujourd’hui la première traduction française intégrale de Man’s Life Is This Meat, deuxième recueil de poèmes d’un jeune homme de vingt ans alors passionné par le surréalisme, David Gascoyne. L’édition originale avait été publiée en 1936. Quatre-vingts ans après, il était temps…
http://www.en-attendant-nadeau.fr/2016/05/30/david-gascoyne-surrealisme-angleterre/

Une poésie onirique et mystérieuse, article de Dominique Panchèvre (Publication(s) n° 29 Le journal de l’ARL, mai 2016)

(http://www.arl-haute-normandie.fr/upload/medias/publications29.pdf)

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